La spiruline est une cyanobactérie du genre Arthrospira et non une « algue ».
Utilisée la plupart du temps sous forme de poudre, seule, en ajout de préparations culinaires ou sous forme de compléments alimentaires, la spiruline offre des atouts nutritionnels incontestables notamment en protéines. Sa teneur en est de 60 à 70% (dont une portion en acides aminés indispensables de 50%) ce qui est très élevé lorsque l’on sait que la moyenne pour les viandes est de 16 à 25%.
Elle apporte aussi des lipides pour environ 10% et des glucides entre 14 et 19%.
La spiruline est aussi un excellent vecteur de vitamines du groupe B (B1, B2, B3, B6 et B12) qui jouent un rôle très important dans la synthèse protéique, la synthèse de neurotransmetteurs, la cicatrisation, la fabrication de globules rouges…, elle est aussi riche en vitamine E (5mg/100g contre 1,5mg pour l’oeuf par exemple), et en bêta carotène (précurseur de la vitamine A).
La spiruline est aussi riche en minéraux et oligo-éléments comme le potassium, le magnésium, le calcium, le chrome, le cuivre, le fer, le sélénium, le zinc…
Mais ce séduisant « profil » nutritionnel n’est pas sans risques…
En effet, comme il est indiqué ci-dessus, la spiruline est riche en vitamine B12. Mais, les personnes anémiées, certains végétariens, et obligatoirement les végétaliens, ne peuvent combler ce déficit par une supplémentation en spiruline.
Pourquoi ?
La vitamine B12 de la spiruline ne peut se fixer sur le facteur intrinsèque (son transporteur) et de ce fait, ne peut être acheminée vers son lieu d’absorption.
Vous complémenter en vitamine B12 par ce biais est donc une erreur.
Il vous sera donc indispensable de prendre des compléments oraux délivrés par votre médecin ou votre pharmacien.
Autre point concernant les protéines, et notamment l’acide aminé la Phénylalanine.
La spiruline en contenant, sa consommation sera déconseillée pour les individus atteints de phénylcétonurie et les femmes enceintes.
La forte concentration en beta carotène peut paraître intéressante mais certains compléments alimentaires préconisant 5g de spiruline par jour apportent ainsi 7 à 8,5mg de beta carotène. Cet apport dépasse la limite conseillée par l’ANSES qui est de 7mg.
Or, on le sait l’excès de beta carotène peut favoriser certains cancers.
Autres points à relever (même si ces derniers sont rares), ce sont les contaminations par des cyanobactéries produisant des toxines. Des cas d’atteintes hépatiques, neurologiques et dermatologiques ont été signalés.
Lors des étapes de sa fabrication, des contaminations par des bactéries comme la salmonelle, le clostridium, la listéria peuvent aussi apparaître.
Enfin, certains compléments alimentaires ont présenté des seuils supérieurs aux normes concernant le plomb, le mercure et l’arsenic. La production de spiruline doit donc être extrêmement contrôlée.
Même si la consommation de spiruline ne semble pas présenter de risques sanitaire à faible dose et afin de vous régaler avec une spiruline de qualité et en toute sécurité, il est conseillé de vérifier l’étiquetage.
Le seul ingrédient que vous devez trouver c’est : spiruline (additifs, conservateurs…).
Privilégier la production Française sera aussi un gage de qualité.
En effet la culture de spiruline en France doit répondre à nombreuses exigences en matière de sécurité alimentaire mise en place par l’ANSES, le HCSP, mais aussi via certains règlements Européens.
Rappelons qu’une alimentation de saison, de proximité, variée, et équilibrée entre le végétal et l’animal reste la meilleure façon de couvrir l’ensemble de vos besoins en macro et micro nutriments.
Article écrit par Géraldine Person, Diététicienne-Nutritionniste, Annecy
Source : ANSES saisine 2007-SA-007, 2014-SA-0096, Règlement CE n° 396/2005 et n° 620/2008